Roman adultes

Magnus Mills
10/18 (Domaine étranger), 2000 - 213 p.
Note : 4.5/5
Quatrième de couverture : Entrez dans le monde de Tam et Richie, austères travailleurs écossais. Deux types bougons et paresseux, mais bien décidés à filer au pub tous les soirs contre vents et marées. Voici que nos deux compères, avec leur nouveau contremaître, commencent à révéler au grand jour des profondeurs cachées. Expédiés sur un chantier en Angleterre par leur patron Donald, ils vont solder définitivement le compte de leurs clients tout en restant invariablement cramponnés à leurs petites habitudes, jusqu'au jour où le Destin viendra les frapper à leur tour.
Les brillants débuts d'un écrivain au talent inquiétant !
Je ne sais pas comment résumer ce livre tellement il est "autre"... Après quelques recherches sur Internet, je suis tombée sur cet article sur le site LeLibraire.com [article également paru dans Le Matricule des Anges, n°31 — juillet-août 2000] :
« C'était un samedi soir typique d'un bourg anglais. Les foules se déplaçaient de pub en pub comme un troupeau de gnous à la saison des pluies. »Ce livre est impossible à résumer. C'est tout simplement l'histoire de gars qui plantent des clôtures... Il n'y a pas vraiment d'action, il y a simplement des faits... Et puis c'est l'histoire de gars fainéants qui fument clopes sur clopes, et qui vont au pub tous les soirs... Et puis c'est surtout un livre plein d'humour noir et grinçant... Pile poil ce que j'aime !
Aussi rudes qu'indolents, ils sont des menhirs voués à l'absorption de bières et, occasionnellement, au travail salarié. Lorsque le patron (antipathique) de leur entreprise spécialisée dans la "clôture de forte tension" leur impose une formation sur le tas, la pelle et la pioche à la main, à propos des "clôtures de forte tension électrifiée", notez bien la nuance, l'un des gaillards s'écrit « Putain, il est pire que ma mère. » Voilà toute leur conscience politique. Leur ferme révolte consistant, bien entendu, à allumer un clope.
Encadré par un contremaître fraîchement nommé, le narrateur, Tam et Richie sont deux victimes de la Fatalité. Ils vont en toute innocence tuer par accident -la masse est un outil dangereux- deux clients et l'ex-patron de l'entreprise. La faute à pas de chance. « Le lendemain matin, par la fenêtre de la caravane, je vis notre avenir entreposé dans la cour. Visez-moi ce bazar... » Avec des pages qui rappellent la sobre causticité d'un Jules Renard, Mills n'en fait jamais trop. Forcément. Il réussit par la grâce de dialogues aussi goûteux qu'extravagants.
Deux articles à lire : brindilles.net - chronicart.com
→ Ce livre est un OVNI... Inclassable, indescriptible... un monde à part... mais un gros coup de maître ! Un livre (et un auteur) à découvrir.
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