samedi 3 octobre 2009

1275 âmes

Roman adules - Polar
1275 âmes

Jim Thompson
Gallimard (Folio policier), 2008 - 259 p.

Note : 5/5

Quatrième de couverture : « Je m'appelle Nick Corey. je suis le shérif d'un patelin habité par des soûlauds, des fornicateurs, des incestueux, des feignasses, et des salopiaux de tout acabit. Mon épouse me hait, ma maîtresse m'épuise et la seule femme que j'aime me snobe. Enfin, j'ai une vague idée que tous les coups de pied qui se distribuent dans ce bas monde, c'est mon postère qui les reçoit. Eh bien, les gars, ça va cesser. Je ne sais pas comment, mais cet enfer va cesser. »

Je ne connaissais absolument pas Jim Thompson avant de lire ce bouquin. C'est un roman noir, très noir... mais c'est aussi un roman hilarant. Nick Corey est le shérif d'un petit patelin dans le trou du cul du monde, il a une femme et des maitresses, et sa principale activité quotidienne est d'en faire le moins possible et de s'occuper le moins possible des autres, surtout lorsqu'ils ont des problèmes. Et il semble que ça ait bien fonctionné jusqu'à présent puisqu'il est toujours shérif. Mais voilà, les élections approchent, et il se pourrait bien que son rival arrive à le battre... Premier problème. Et puis il y a aussi ces deux maquereaux qui lui ont mal parlé... Deuxième problème. Il faut agir... et les soucis s'enchainent... et deviennent de plus en plus gros, de plus en plus gênants... Et ce Nick Corey que tout le monde prend pour un imbécile et pour un vaurien n'est peut être pas tout à fait ce qu'il parait être...

Premier paragraphe :
« Eh ben, mes enfants, je devrais l'avoir belle. Être peinard, ce qui s'appelle. Tel que vous me voyez, je suis le shérif en chef du canton de Potts, et je me fais pas loin de deux mille dollars par an — sans compter les petits à-côtés. En plus, je suis logé à l'œil au premier étage de l'immeuble du tribunal, et il faudrait être bougrement difficile pour ne pas se contenter de ça : il y a même une salle de bain, ce qui fait que j'ai pas à me laver dans une lessiveuse ni à patauger jusqu'au fond du jardin pour aller aux cabinets, ce qui est le cas de la plupart des habitants de ce pays. Moi, mon paradis, je peux dire que je l'ai sur terre. Un vrai filon, que je tiens là, et pourquoi je continuerais pas à faire ma pelote, du moment que je m'occupe de mes oignons et que je prends bien garde de n'arrêter personne, à moins que je puisse pas faire autrement - et encore, à condition que ça ne mène pas loin ! »

→ Je me suis régalée. Je l'ai dévoré... Et le savant mélange de violence, de noirceur, de comique et d'ironie fait qu'on rit tout au long du bouquin... D'abord, on rit franchement, on se moque... puis, plus on avance dans le sordide, plus on rit jaune... et finalement, on rit noir... mais c'est bon, c'est vraiment bon.


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