mercredi 26 août 2009

Le liseur

Roman adultes
Le liseur

Bernhard Schlink
Gallimard (Folio), 2009 - 242 p.

Note : 4.5/5

Quatrième de couverture : A quinze ans, Michaël fait la connaissance d'une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours et lui fait la lecture à haute voix. Cette Hanna, mystérieuse, disparaît du jour au lendemain.
Sept ans plus tard, Michaël assiste au procès de cinq criminelles parmi lesquelles il reconnaît Hanna. Elle se défend mal et est condamnée à la détention à perpétuité. Mais, sans lui parler, Michaël comprend soudain l'insoupçonnable secret qui, sans innocenter cette femme, éclaire sa destinée.
Il la revoit une fois, des années plus tard. Il se met alors, pour comprendre, à écrire leur histoire, et son histoire à lui, dont il dit : « Comment pourrait-ce être un réconfort, que mon amour pour Hanna soit en quelque sorte le destin de ma génération que j'aurais moins bien su camoufler que les autres ? »


C'est l'histoire d'une passion improbable entre un garçon de 15 ans et une femme de 36 ans... C'est l'histoire d'un garçon qui fait la lecture à une femme qui le lui a demandé... C'est l'histoire d'une femme de 36 ans qui disparaît sans explication et d'un garçon de 15 ans qui se demande jusqu'à quel point il en est la cause... Mais c'est surtout l'histoire d'une femme jugée après avoir été surveillante dans deux camps de concentration et qui est responsable de la mort de femmes juives. Michaël a grandi, il est étudiant en droit et assiste au procès... Et il se demande ce qu'il a aimé chez cette femme, ce qu'il reste en elle de la surveillante des camps de concentration ; il se demande s'il l'aurait aimée de la même façon s'il avait su...
Mais il l'aime toujours, il l'aime à sa façon, mais il l'aime. Et il continue de lui faire la lecture... à sa façon... parce qu'il a percé le secret de cette femme trop souvent impénétrable, et il sait qu'elle a été condamnée trop durement, qu'elle s'est laissée accuser d'actes qu'elle n'a pas commis uniquement pour protéger son secret.
Et puis c'est l'histoire de notre Histoire. Ce sont les camps de concentration montrés du point de vue des surveillants. Et il y a cette question, gênante et lancinante, qui nous suit tout au long du récit : « Mais moi, qu'aurais-je fais à sa place ? ». Sortie de son contexte, la réponse parait évidente ; la question elle-même parait presque impertinente... mais elle s'avère réellement gênante dans le récit parce que la réponse est, à ce moment-là, largement moins évidente...

Ce n'est pas un livre sur les camps de concentration. C'est un livre sur une passion fulgurante qui s'efface un instant mais qui ne meurt pas. Un amour inscrit au plus profond de la chair, un amour dont on voudrait se débarrasser mais qui reste là, malgré les atrocités.

... et j'avoue avoir lâché un petit sanglot et deux larmichettes...


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