Roman adultes

Jean Teulé
Pocket, 2008 - 157 p.
Note : 2/5
Quatrième de couverture : Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort ! Imaginez un magasin où l'on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre...
Livre au titre prometteur, l'histoire est toute aussi prometteuse... Prometteuse de cynisme et d'humour noir et grinçant. Mais dès les premières lignes, on sent qu'on va s'ennuyer... L'écriture est fade, saccadée, comme forcée. Elle sonne faux. J'avais presque l'impression de lire une rédaction scolaire sur le thème : "Imaginez un monde où tout serait inversé, où les gens seraient tous malheureux et désespérés, et où cet état serait la norme." Et exactement sur le modèle de ces rédactions, il y aurait l'arrivée de "l'élément déclencheur" (ce sont les termes de mes professeurs de français du collège) : un garçon respirant la joie de vivre.
Je ne suis pas rentrée dans ce livre, il se lit vite, mais ne laisse pas grand chose. Et puis allez comprendre pourquoi l'auteur a fait zozoter ce pauvre gosse heureux... Je ne vois absolument pas l'intérêt. Au contraire, c'est pénible à lire et c'est mal fait. Je suis une adepte d'humour noir et de cynisme, mais là, franchement, je n'ai rien trouvé de tout ça.
Il semble que l'histoire se déroule dans le futur... Mais on ne sait rien là-dessus. Certes, ce n'est pas bien important, mais où est donc l'intérêt ? Et puis ce "futur" est un peu bateau... Les seules choses que l'auteur a trouvé à y poser sont une télé 3D, des pluies acides, le fait que les guitares sont tombées dans l'oubli, et le fait que le continent américain a été décimé par une éruption volcanique au "siècle dernier" et où la vie reprend peu à peu : des chercheurs iraniens ont trouvé du lichen à l'endroit où se situait New York... Super. Tout ça est un peu pauvre... Il aurait été intéressant de développer un peu tout ça, de planter un "vrai" décor, et de dire clairement que la population est dépressive.
Mais ce qui m'a gênée par dessus tout reste cette écriture... Je l'ai trouvée vraiment mauvaise (bon, il est facile de critiquer, je le conçois... mais là, quand même, c'est vraiment pourri. Si j'avais envoyé ce même texte à un éditeur, il est bien évident qu'il aurait refusé tout net de le publier). C'est un mélange d'écriture qui se veut soutenue et en même temps limite argotique... Ça aurait pu être intéressant, mais ça tombe complètement à l'eau. L'auteur abuse des phrases nominales, et là encore, ça n'a aucun sens (dans tous les sens du terme, d'ailleurs). Exemple :
« La beauté de leurs caresses voilées de vapeurs roses. Et la fille Tuvache remuant les lèvres. » p.105Perso, je n'aime pas... Ou encore :
« Les grands yeux de cet enfant, guérisseur familier des angoisses humaines. Ses arcanes adorés où scintillent des trésors ignorés. Et ses jeux d'artifices, éruptions de joie, qui font rire le ciel muet et ténébreux de la cité des Religions Oubliées.Je trouve ça chiant à mourir. Et puis la fin n'est pas bonne...
Quelque chose s'échappe de la gorge de Mishima comme un chant égaré. L'enfant s'en va.
M. Tuvache voudrait se lever mais il s'empêtre dans les draps comme un poisson qui se débat dans les mailles du filet. Il n'y arrive pas, abat ses bras sur la couverture. » pp.127-128
→ En clair, c'est une énorme déception...
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