Roman adultes

Olivier Adam
Points, 2008 - 218 p.
Note : 4/5
Quatrième de couverture : Marie se sent perdue. Son mari, ses enfants sont le dernier fil qui la relie à la vie.
Ce fragile équilibre est bouleversé le jour où elle rencontre les « kosovars », ces réfugiés dont nul ne se soucie et qui errent, abandonnés, aux confins de la ville.
Négligeant sa famille, Marie décide de leur porter secours.
Et de tout leur donner : nourriture, vêtements, temps, argent, elle ne garde rien pour elle. Entraînée par une force irrésistible, elle s’expose à tous les dangers, y compris celui d’y laisser sa peau.
Avec ce roman, Olivier Adam nous rappelle que la violence qui frappe les plus faibles est l’affaire de chacun. Et trace le portrait inoubliable d’une femme dépassée par la force de ses sentiments.
C'est mon premier bouquin d'Olivier Adam, et je ne suis pas déçue. Il m'a vraiment pris aux tripes, au point de m'arracher quelques larmichettes sur la fin (ce qui est fort rare)... Je ne saurais le résumer correctement. En lisant la présentation de l'éditeur, on pourrait penser qu'il s'agit d'un combat d'une femme pour une cause. On pourrait imaginer une femme forte, prête à tout affronter pour la cause qu'elle défend. Mais ce n'est pas ça. C'est simplement l'histoire d'une femme qui perd pied, qui se noie dans sa vie, qui n'arrive plus à rien... Une femme qui voit mais qui n'arrive plus à comprendre. Elle se lance à corps perdu dans la "cause" des réfugiés, en ayant l'impression de ne plus se noyer et d'avoir à nouveau pied, mais on sent bien qu'elle ne peut en sortir indemne. Cette cause l'enfonce encore peu plus...
C'est un roman gênant, poignant, qui met mal à l'aise. On entre dans la dépression, puis dans la folie de Marie... On parvient à la comprendre tout en étant réellement gêné d'y parvenir... On délaisse sa famille avec elle, et on s'en veut d'arriver à les oublier un peu...
Marie pourrait être n'importe laquelle d'entre nous. On se rend compte à quel point la frontière est mince, et avec quelle facilité tout peut basculer dans cette "folie"...
Marie tente de se sauver en essayant de sauver ces réfugiés. Et on sait d'avance qu'elle va échouer. Elle le sait aussi ce qui ajoute au tragique de la situation...
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