dimanche 4 octobre 2009

Darling

Roman adultes
Darling

Jean Teulé
Pocket, 2007 - 242 p.

Note : 5/5

Quatrième de couverture : Elle voulait qu'on l'appelle « Darling ».
Elle y tenait !
Pour oublier les coups reçus depuis l'enfance, les rebuffades et les insultes, pour effacer les cicatrices et atténuer la morsure des cauchemars qui la hantent. Elle voulait que les autres entendent, au moins une fois dans leur existence, la voix de toutes les « Darling » du monde.
Elle a rencontré Jean Teulé.
Il l'a écoutée et lui a écrit ce roman.
Un livre unique.


Lecture "électro-choc", lecture traumatisante et en même temps, lecture presque espoir. J'y ai mis un 5/5 parce qu'il aurait été iridescent de faire autrement, parce qu'il est impossible et inhumain de juger quoi que soit de cette histoire.

L'histoire de celle qui a voulu qu'on l'appelle Darling n'est qu'une suite de malheurs, de coups, de traumatismes physiques et moraux. Elle a commencé "dans la merde" et y est restée, s'y enfonçant encore un peu plus chaque jour, chaque semaine, chaque année.

L'écriture de Jean Teulé reste en retrait de cette histoire hors-norme, et en même temps la rend lisible, redonne a cette personne un visage humain qu'elle-même ne voit plus. Le texte de Teulé est parsemé d'extraits de dialogues entre lui et Darling. Et on découvre une femme forte et fataliste qui n'arrive pas à pleurer sur son sort.

Il ets vraiment difficile de parler de cette lecture tant la vie de cette femme est invraissemblable. Un auteur l'aurait inventé, on aurait crié à la démence. Il parait inconcevable qu'une personne survive à tant de méchanceté, de brutalité, de violence.

Extrait :
« Sur la droite de la route, dans un champ de sarrasin, une trentaine de « battoux » en chapeau de paille faisaient chanter les fléaux. Presque arrivée à Heurleville, Suzanne repensa à l'incident de la place et à la peur qu'elle avait eue. Alors elle dit cette phrase extraordinaire :

— Je n'aime pas l'enfant que je porte. Après celui-là, je n'en aurait plus...

Et ce fut là l'unique fois de son existence où elle affirma quelque chose à son mari sans lui demander son avis.
Au lieu-dit La Barberie, la bétaillère se gara. Et Suzanne, encore secouée par les chantiers, mal de coeur, mal de mer et les intestins en bouillie à cause du cidre nouveau, se coucha et supplia :

— Le docteur Coligny...

Il arriva, renversa les pattes et les sabots de la mère au plafond et dit « Poussez ! » Elle poussa et un bébé rond jaillit ainsi qu'une chiasse monumentale... Le nouveau-né fit "floc" dans la diarrhée de sa mère.

— Merde, une fille ! dit le père. » [p.14]

→ Lecture suffocante, lecture envoutante de laquelle on ne peut décrocher. Je devrais peut être regarder l'adaptation cinématographique avec Marina Foïs... ou pas...


2 commentaires:

Penelope a dit…

Ton billet me donne vraiment envie de lire ce livre très rapidement !

PetitChap a dit…

Merci Pénélope. J'avais également fait cet autre billet sur mon autre blog :
http://petitchap.blogspot.com/2009/08/en-tout-cas-tes-nee-dans-la-merde-ah-ca.html

C'est réellement un livre difficile, il ne vous lâche pas, il reste là, même après l'avoir fermé...