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Jean-Christophe Rufin
Gallimard (Folio), 2006 - 189 p.
Note : 4/5
Quatrième de couverture : Catherine, dont la vie s'organisait autour du travail avec la haine des dimanches, le secours de la télévision, l'affection d'un chat et l'usage fréquent de somnifères, tourne le dos à la France pour s'installer au Brésil. Dépassant sa condition de touriste, elle quitte l'univers des agences de voyages pour celui des favelas. La violence avec laquelle les gens se traitent entre eux ne lui est alors plus épargnée. Dans ce récit d'un parcours absolu, Jean-Christophe Rufin livre une tragédie moderne, où l'héroïne semble soudain obéir à une loi profonde qui la pousse à se détruire et à s'accomplir en même temps. À travers ce portrait d'une femme qui se perd et se découvre, l'auteur reprend aussi un thème qui lui est cher, celui de la rencontre entre les Occidentaux et leur tiers-monde fantasmé. Loin de la vitrine exotique et du mythe révolutionnaire, il va au-delà de la vision idéalisée, tout au moins " idéologisée ", du tiers-monde, vers un monde ambivalent, fait à la fois de richesse et de violence, repoussant et attirant.
Catherine, touriste française, s'éprend du beau Gil, gigolo brésilien de 20 ans son cadet. Comment résister aux charmes de ce bel éphèbe, tellement doué pour les choses du sexe, quand on a 46 ans et que l'on ne s'est plus sentie désirée depuis si longtemps ? Commence alors pour elle une longue et dure descente aux enfers, dans la violence et la misère la plus totale du Brésil.
Roman charnel, mélangeant la beauté touristique du Brésil et la violente, sombre et misérable réalité de ce pays. C'est l'histoire d'une descente aux enfers d'une française en mal d'amour et de reconnaissance qui, bien qu'elle soit entièrement soumise à cet être vil, égoïste, violent et cupide, a besoin de ce gigolo pour se sentir libre.
→ Roman qui laisse des traces. On ne peut pas rester indifférent face au désespoir de cette femme. Elle est agaçante par certains côtés, il est parfois difficile de comprendre ses réactions, ou plus justement ses absences de réaction. Elle se laisse dominer jusqu'à l'humiliation. Ceci dit, je crois que je la comprends un peu ...
Quelques extraits :
"La liberté, pensait-elle, c'est le choix de ce qui va vous asservir." (p.184)
"Privé de ce futur, cet amour demandait donc seulement la permanence. Durer, rester près de Gil, se garder d'hier autant que de demain, voilà tout ce qu'elle pouvait espérer. Elle était condamnée à cheminer sur le fil du présent." (pp.94-95)
"Elle voyait Gil et distinguait qu'il était lâche, violent, cruel, inhumain, veule, inculte, égoïste. Puis cette vague d'injures, gonflée au plus fort de son élan, venait mourir dans un bruit d'écume. Elle se disait alors qu'il était aussi humilié, vendu, méprisé, pauvre, terrifié et éprouvait pour sa vie une immense pitié." (pp.188-189)
2 commentaires:
...Eh ben !!! Elle lit pas encore très bien ni surtout très vite, la petite princesse en rouge... Qu'est-ce que vous voulez que j'y dise ?... Rien, depuis le 9 novembre, et un seul livre à dévorer...
Affameuse d'Ogres !!!
(Oui, je sais... mais dans affameuse il y a...)
Je fais ce que je peux, croyez-moi ... Mais je m'étais habituée aux livres jeunesse vite lus ...
Je vais essayer de me dépêcher ...
Les Ogres ne me font même pas peur ...
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